Description

Il s’agit parfois d’arbustes et souvent de lianes. Ces dernières peuvent atteindre des dimensions exceptionnelles. Le tronc de Entada phaseoloides en Asie peut ainsi atteindre 3 m de diamètre et la liane plusieurs kilomètres par rejets. En Malaisie, Entada spiralis peut croître de 9 m de longueur en l’espace de 4 mois. Les gousses possèdent parfois des dimensions remarquables, comme celles de Entada pursaetha au Mozambique qui atteignent jusqu’à 2 m de long et 15 cm de large.

Les graines creuses de nombreuses espèces sont disséminées par les pluies de moussons, puis par les océans du fait de leur aptitude exceptionnelle à flotter. Entada gigas voyage ainsi des Caraïbes vers les plages de Floride et d’Europe du Nord (des spécimens ont même été retrouvés au Cap Nord), alors que Entada phaseoloides parcourt l’océan Indien.

Utilisation des graines de Entada

Plusieurs espèces fournissent des graines dures, de 2 à 8 cm de diamètre, qui font office de perles végétales ou de décoration dans de nombreux pays tropicaux.

Les rares spécimens de Entada gigas trouvés sur les plages d’Europe du Nord et conservés précieusement étaient sources de nombreuses croyances. On les glissait sous les matelas, dans les auges du troupeau. Les Lapons leur attribuaient des vertus médicinales. En Angleterre, elles étaient emportées comme porte-bonheur par les marins qui partaient pour un long voyage. En 1695, le collectionneur Hans Sloane mentionne le premier les « snuffbox », des boîtes à priser le tabac confectionnées à partir des graines de Entada par les marins écossais et irlandais. En Colombie elles sont parfois encore glissées dans la poche comme porte-bonheur.
En Afrique, les graines d’Entada spp. sont sciées pour fabriquer des percussions, notamment des ceintures de danse et des hochets de pied.
Les graines rondes de Entada scandens (« pa’anga ») sont cousues pour décorer les chevilles, cela fait partie du costume traditionnel pour la dance kailao au royaume du Tonga (Polynésie). On les a utilisées aussi comme palets pour le jeu du lafo. Pa’anga désigne maintenant la monnaie du royaume du Tonga.

Autres usages de la plante

On relève principalement des saponines dans l’écorce, le bois et les graines de diverses espèces asiatiques du genre Entada. La sève extraite de l’écorce est utilisée comme shampoing dans plusieurs pays (Entada parviflora aux Philippines, Entada spiralis en Thaïlande et Malaisie). Aux Philippines, les graines et l’écorce de Entada phaseoloides servent pour la pêche à la nivrée.
En Inde, une pâte est élaborée avec les graines écrasées de Entada rheedei. En application externe, elle soulage les inflammations glandulaires (aisselles, mains et pieds gonflés).
Des recherches récentes menées sur les graines de Entada phaseoloides ont permis l’isolement des alcaloïdes entadamine A et B aux propriétés antiasthmatiques.
Les jeunes feuilles de certaines espèces sont consommées crues ou cuites en Asie. C’est, par contre, rarement le cas des graines : elles nécessitent de longues cuissons à plusieurs eaux pour éliminer les saponines.

Les informations qui précèdent sont tirées du livre « Des graines et des hommes », réédité en 2013. Les sources sont disponibles sur demande. L’intégralité du livre sera disponible peu à peu sur ce site internet. Vous trouverez plus d’informations en cliquant sur le lien suivant.